Présentation du livre « Tue-Tête »
- 19h00 : Accueil - Auberge espagnole (les boissons sont proposées en soutien à l’association)
- 20h : Présentation du recueil par l’auteur, écoute commentée de morceaux, chantée collective. Instruments bienvenus.
Tue-tête est un livre de chants. Il ressemble peut-être à un missel, mais son contenu est destiné à d’autres communions, où les grenouilles ne sont pas de bénitier, le vin pas de messe, et où personne ne se fait prier. Son credo, c’est la solidarité internationaliste et la joie de vivre ; l’émancipation humaine et la résistance à l’oppression ; la soif de liberté et l’espoir de jours
d’ivresse.
De « Bella ciao » à « Vas-y bello, » voici donc les textes, soustextes, contextes et traductions de mille et une chansons plus ou moins populaires. Un bouquet polyglotte ramassé sur les rives de la Tamise ou du Guadalquivir, le long de la Loire et du Pô, sur les bords de Meuse ou de Garonne ; dans des arrières-pays où l’on chante du grand soir au petit matin.
Parce que nous ne sommes pas qu’amour, on a ramené de ce périple un florilège de poésie-colère. Chants de marche sur la tête des rois, refrains capiteux contre le capital, plaisants couplets anti-autoritaires. Ici, même les canons détestent la guerre ! Une longue protestation venue du fond des mines ou des cuisines, l’ironie mordante sortie des rizières ou des tranchées, dénonçant sans relâche le pouvoir qui corrompt, la sauvagerie de la civilisation ou les ravages de la soumission. On y découvre un peu de l’âme des révolutionnaires du monde entier, une mémoire collective faite d’espoirs modestes ou immenses, un vieux rêve pas passé, d’autres futurs. On s’y rappelle que rien n’a été cédé de bon cœur - ni le pain, ni la liberté. Et on garde en tête l’aversion originale : les lendemains ne chanteront pas tout seuls.
Parce que nous ne sommes pas que colère, vous trouverez aussi de nombreuses chansons d’amour. Rimes passionnelles, cœurs qui boument, sérénades courtoises et tendresses paillardes.
Mais ces histoires-là finissent mal en général, et alors c’est plus la même chanson mais un océan de larmes, où naviguent aussi les rimes amères de l’exil et du deuil. Le crâne qui traîne, c’est pour ces trous dans l’eau ; pour se souvenir que certains jours on a mille ans, et qu’on voudrait bien mourir vivants.
Reste que les chants appellent les chants comme les verres appellent les verres, et qu’on n’a pas soif que de justice. Alors, pour ne pas rester en rade, vous trouverez enfin des chansons à boire et à manger. Assortiment de chants marins ou de carnaval pour faire lalalala...
(Texte extrait de l’introduction au livre)
Livre disponible au CRAS