« QHS et Rébellion » est un petit docu sur la création des Quartiers de Haute Sécurité dans les prisons belges suite à des vagues de mutinerie. Il évoque l’isolement comme réponse pour mater les révoltes des prisonniers, les traitements inhumains que l’enfermement implique, mais aussi les rebellions à l’intérieur comme à l’extérieur des taules contre les autorités.
La projection de ce documentaire sera l’occasion de discuter des objectifs de la prison qui sont mis en lumière, punir et soumettre à force de torture les récalcitrants, ainsi que revenir sur le contexte français et ce que sont les quartiers d’isolement aujourd’hui
Si la prison est une atrocité, l’isolement carcéral pousse l’horreur à son comble. C’est une véritable torture, d’ailleurs pensée et imaginée comme telle. Il basé sur la privation sensorielle pour briser les prisonniers qui ne respecteraient pas l’autorité de l’administration pénitentiaire (AP), ou qui seraient tenté de le faire. C’est un régime utilisé par l’AP pour mettre à l’écart les personnes qu’elle considère comme problématiques, meneuses ou dangereuses et celles qui représentent un risque d’évasion. En France cela peut durer jusqu’à deux ans et même plus si il y a une dérogation.
L’idée c’est d’isoler le prisonnier du reste de la détention, et de le priver du peu d’éléments positifs que lui apporte celle-ci. Ainsi, bien souvent les contacts humains sont limités aux matons et aux visites, les promenades effectuées seul dans des cours toutes petites et grillagées, les cellules sont des boites hermétiques où le son et la lumière ne passent pas ou peu, et où tout est scellé au sol.
Aussi le peu d’activités qu’il peut y avoir en prison n’existe pas à l’isolement, et les prisonniers restent enfermés 23 heures sur 24 dans leurs mornes cellules. La sécurité y est particulièrement renforcée, tout déplacement devant être encadré par de nombreux matons. Les fouilles à nu et les perquisitions sont banalisées, et font perdre le peu de sentiment d’intimité qu’il existe dans ces endroits.
Il s’agit d’une véritable forme de torture légalisée et d’une mort lente pour celles et ceux qui sont forcés d’y vivre, qui a été introduite en France dans les années 70 avec la création des QHS. Si ils ont fait l’objet d’une forte contestation à leur mise en place et dans les années qui suivirent, les quartiers d’isolement se sont malheureusement pérennisés, et s’appellent désormais les Quartiers d’Isolement Total.
Contre l’isolement, contre la prison
Solidarité avec Libre flot en quartier d’isolement depuis son incarcération le 8 décembre 2020 et en grève de la faim depuis le 27 février 2022
19h30 Ouverture des portes, auberge espagnole
20h Projection
Au CRAS 39 rue Gamelin 31100 Toulouse
Soirée à l’initiative d’individu.e.s contre l’enfermement.