INAUGURATION DU LOCAL DU CRAS
SAMEDI 9 NOVEMBRE 2019
16h30 – Causerie populaire : « 1884 – 1914, trois décennies décisives pour le monde ouvrier »
par Christian Pataud
19h30 – Apéro - Tapas
39, rue Gamelin 31100 Toulouse
(Métro Fontaine Lestang)
Sous la IIIe République
Le 18 mars 1871, après le siège de la capitale et la défaite française dans la guerre contre la Prusse, le peuple de Paris se soulève contre le gouvernement national à majorité monarchiste et proclame la Commune. L’insurrection populaire dure deux mois, voit l’ébauche d’un système autogestionnaire et communiste, mais elle est écrasée dans un bain de sang par les forces loyalistes et l’armée prussienne. La répression fait des milliers de mort-e-s, 30 000 fusillé-e-s, des milliers d’emprisonné-e-s, des milliers de déporté-e-s dans les bagnes.
C’est une grande défaite pour le mouvement révolutionnaire mais pas la fin de la lutte de classe.
Treize ans après le soulèvement historique, le monde ouvrier lutte toujours contre les conditions de travail imposées par la grande industrie en plein essor et contre l’état bourgeois qui la soutient.
Les années qui suivent verront l’émergence des syndicats regroupés dans les Bourses du travail, le développement des mutuelles, l’apparition de nombreuses coopératives ouvrières et la légalisation des syndicats. La Confédération générale du travail (CGT), syndicat à tendance révolutionnaire se crée. Les organisations socialistes se réunissent.
1884-1914, ces trois décennies de luttes acharnées sous la Troisième République ne se sont jamais reproduites avec autant d’intensité et une durée comparable, avec autant d’acquis pour le prolétariat. La première guerre mondiale mettra fin momenta-nément à l’élan révolutionnaire.
Ces années fructueuses, nous allons les évoquer à l’occasion de cette causerie avec Christian Pataud. C’est une page de notre histoire, un temps de mémoire, une façon de rendre hommage à celles et ceux qui ont lutté pour notre émancipation.
Christian Pataud :
« … Je suis né il y a bien longtemps à Saint-Léonard-de-Noblat, petit bourg du Haut Limousin qu’on appelle le plateau de Millevaches. J’avais 10 ans sous le Front Populaire. À 17 ans, j’ai rejoint un groupe de maquisards FTP (Francs-tireurs et partisans) avec lequel mon père était déjà en relation.
À l’époque, j’ai vécu cela avec l’enthousiasme d’un jeune à peine sorti de l’enfance comme une aventure pleine d’imprévus. C’est des années après que j’ai analysé le contexte historique et politique de ce qu’on appelle la « Résistance ». Le hasard et la chance ont fait que, quand je suis monté à Paris tout de suite après la guerre, j’ai rencontré les animateurs de la revue La Révolution prolétarienne (Pierre Monatte, Alfred Rosmer…). Ils m’ont évidemment aidé à comprendre les événements que j’avais vécus et en même temps ils m’ont initié aux idées libertaires qui ne m’ont pas quitté à ce jour. »
À 93 ans, Christian est toujours en forme. Il suit de près les activités des centres de documentations et de divers locaux libertaires. Il est l’un des animateurs de la BAM ! (Bibliothèque associative de Malakoff (Hauts-de-Seine) où il participe à de nombreux débats. Il a relaté en six conférences l’histoire du mouvement ouvrier en France de 1830 à 1968.
/).
C’est un complice, un ami, nous le remercions toutes et tous de sa présence.