Projection/ débat du film Qui a tué Ali Ziri ?, à l’Utopia
Article mis en ligne le 31 octobre 2015

Projection/ débat du film Qui a tué Ali Ziri ? en présence du réalisateur

Le Collectif pour l’Union Antiraciste et Populaire se joint à Utopia Toulouse pour vous annoncer la première projection à Toulouse du Film Qui a tué Ali Ziri ?, en présence du réalisateur Luc Decaster.
Les billets sont en vente à l’accueil du cinéma, 24 rue Montardy (Métro Capitole) depuis le 28 octobre 2015.

L’affaire Ali Ziri et le film Qui a tué Ali Ziri ?

Le 11 juin 2009, Areski Kerfali, 61 ans et Ali Ziri, 69 ans sont interpellés par la police nationale d’Argenteuil, lors d’un contrôle routier. Ali Ziri quitte le commissariat dans le coma et décède à l’hôpital deux jours plus tard. L’explication donnée par la police et le procureur est : « décès suite à une malformation cardiaque ». Deux semaines après les faits, le juge d’instruction classe l’affaire sans suite. Un collectif d’habitants d’Argenteuil, Vérité et justice pour Ali Ziri se mobilise pour exiger une contre-expertise. L’autopsie révèle alors 27 hématomes et la mort par asphyxie suite à l’utilisation d’une technique d’immobilisation interdite depuis 2003.

Durant cinq années, le cinéaste Luc Decaster a filmé le combat de tous ceux qui refusent le procès bâclé, après cette mort que certains considèrent comme un lynchage.

Au-delà du traitement d’une affaire de justice, le réalisateur s’attache à représenter ce qu’une telle affaire suscite à l’intérieur d’une ville de banlieue ordinaire. Il a filmé les nombreuses actions dans la rue, les réunions internes du collectif Vérité et justice pour Ali Ziri, ainsi que les longues discussions avec les avocats, dans les halls des palais de justice. Au fil de la dramaturgie du film, se révèlent de vraies personnalités. Leurs échanges nous font mieux comprendre les incohérences et les insuffisances de la justice française lorsque des policiers sont mis en cause,

Malheureusement un tel cas n’est pas isolé en France. Chaque année, on relève 10 à 15 cas de décès à la suite de violences policières. Comme dans le cas d’Ali Ziri, la justice balaye ces affaires en prononçant des non-lieux, innocentant les policiers qui restent en fonction.

Derrière ces injustices, c’est le racisme qui est à l’oeuvre : les visages et les noms des personnes victimes de ces violences en témoignent.

Les images de la télévision ou du cinéma semblent ignorer ces histoires scandaleuses. Ce témoignage précieux sur l’affaire Ali Ziri permettra de sensibiliser des spectateurs non avertis. Il pourra servir d’appui à tous ceux qui s’indignent de cette justice particulière lorsque des policiers sont en cause. À travers ce film, d’autres affaires aussi scandaleuses en France sont évoquées :

Amine Bentounsi, abattu d’une balle dans le dos

Lamine Dieng mort étouffé dans un fourgon de police

Abdelakim Ajimi mort étouffé par plusieurs policiers

Abou Bakari Tandia mort des suites de sa garde-à-vue

Zyed Benna et Bouna Traoré morts électrocutés dans le transformateur où ils s’étaient réfugiés pour échapper à la police.

…la liste est longue de ces morts, dits « de minorités visibles ».

Le film est une ouverture à la réflexion sur les rapports entre la justice et la police en France, comme aux Etats-Unis suite au meurtre de Mickaël Brown à Ferguson.

Ce film est indépendant et sa réalisation a été financée par crowdfunding. Toute participation financière supplémentaire permettra au film d’être diffusé à travers la France : http://www.kisskissbankbank.com/qui-a-tue-ali-ziri-une-histoire-et-un-film-etouffes

Pour en savoir plus :
Comité Vérité et Justice pour Ali Ziri
Zeugma Films
Utopia Toulouse
Urgence Notre police assassine
Collectif UAP31